mardi 29 janvier 2013
AONB, pour Area of Outstanding Natural Beauty (1), désigne dans certaines régions de la planète un espace reconnu pour la beauté de ses paysages et protégé par des dispositions spécifiques. Ce sigle qualifie donc un territoire remarquable ou digne d’attention.
George détourne et se réapproprie ce code pour illustrer d’autres processus identitaires et revendicateurs où le corps et la peau deviennent les territoires de l’affirmation de soi. AONB se fait donc potentiellement cri, signature ou trace.
Ce corps investi, sujet d’attention et porteur d’un message fondamental renvoie de façon directe ou indirecte à diverses situations ou histoires révélées dans les pages de ce magazine. On y découvre des corps bouillonnants qui relèvent des défis identitaires, qui bousculent les lois du genre et les normes.
Alors, explorez les pages qui suivent ; vous y rencontrerez une FVNI (femme volante non identifiée) dans le temple viril de la musculation, une silhouette ni homme ni femme - bien au contraire -, le projet Body/Head de Kim Gordon, le kit « déco » utérus, des corps rendus flous ou absents par la peur, du concentré lesbien pour l’hiver.
Les êtres qui animent cette nouvelle édition de George sont des espaces de beauté. Cette beauté qui naît du courage d’être soi-même et de l’équilibre intime et apaisé entre un moi intérieur et extérieur.
« Me situer moi-même dans mon propre corps, cela veut dire davantage que comprendre ce que ça a signifié pour moi d’avoir une vulve et un clitoris et un utérus et des seins. Cela signifie prendre acte de cette peau blanche, les lieux où cela m’a emmenée, les lieux où cela m’a empêchée d’aller. » (2)
(1) Espace de beauté naturelle exceptionnelle
(2)Adrienne Rich, La contrainte à l’hétérosexualité et autres essais, pp.108-109, éditions Mamamélis et Nouvelles Questions Féministes
couverture :
concept : George
photo : © Le Studio Survolté
George est une publication suisse romande féministe indépendante qui fête sa 3ème année d’existence (née le 8 mars 2010).
George poursuit son envie d’oser autrement entre humour, décalage, rires. Elle continue à décrypter avec force et humour
les clichés associés au genre.
Les rubriques de la revue de celles qui dépassent les bornes évoluent au gré des numéros, des rencontres, des idées
et des dynamiques collectives :
chroniques qui œuvrent à faire réfléchir aux stéréotypes de beauté (souffrir pour être belle ? toi-même !)
portraits d’activistes et de personnalités qui enjambent des barrières dans leur quotidien
chronique ludique avec le terrain de jeu du duo impertinent les Meufs Chevalles
chronique interactive, 6000 bornes, qui invite le lectorat à proposer un défi aux comédiennes entre Montéral et Porrentruy,
rencontres avec des artistes, créatrices, réalisatrices
chroniques qui questionnent les limites imposées par la société, qui décryptent les clichés associés au genre,
d’autres qui révèlent le sexisme ordinaire entre humour et décalage, coups de gueule typographiques, clins d’œil géographiques, illustrations libres, tribunes libres.
Un panachage de rubriques, une diversité de plumes, une multiplicité d’espaces voués à l’expression éclectique et à la rencontres de petits et grands univers qui invitent à sortir des sentiers battus.