lundi 2 août 2010
Voici donc venu le coeur de l’été, le mois d’août, le mois du sea sex and sun, le temps de l’insouciance, où l’on oublie tout, parait-il. Et pourtant ...
Lorsque, malgré tout, le monde de dehors semble trop violent, et que saisie par une forte envie de ne pas sortir, je me ballade au travers des liens de la blogosphère, je me dis que c’est pas beaucoup mieux en été que le reste de l’année.
Y’a ces lesbiennes, qui n’aiment pas trop être lesbienne, qui ont bien intégré que les femmes c’est chiant. Y’a aussi celles qui veulent avant tout "ressembler à tout le monde" et se dissoudre dans le conformisme, et qui disent qu’elles marchent dans la rue comme tout le monde, en oubliant que tout le monde ne risque pas de se faire insulter, de recevoir des canettes sur la tête, de se faire agresser à la sortie d’un bar ou au coin de sa rue.
Y’a celles qui apprennent un peu plus chaque jour à dire "non, je ne suis pas un bout de viande bonne à draguer bonne à baiser" mais qui préféreraient sans doute quand même qu’on les laisse tranquillement bosser, ou boire un verre.
Y’a celles qui ont eu le courage de porter plainte suite à un viol et qui vivent dans l’attente des lents processus. Y’a celles qui préfèrent tenter d’oublier, et qui vivent avec. Et y’a la meute, ignoble, qui hurle sur celles dont on nie la parole.
Bon, faut pas déconner, y’a quand même des bonnes nouvelles. Des histoires de bébés, par exemple, de celles qui en en ont véritablement fait le choix, et non qui n’ont pas osé avorter, par crainte de représailles divines ou paternelles. Y’a celles donc, qui apprennent que dans quelques mois, elles accueilleront un nouveau membre dans le noyau qu’elles créent ... mais qui se pose quand même des questions sur la protection de ce noyau.
Et puis, oui, y’a des chouettes histoires d’amour et des belles histoires de cul, y’a des voyages, y’a des rencontres des séances de glande au soleil et du vent dans les arbres. Y’a des livres à lire, des mots à partager, des éclairs de création et du son à se faire jouir les tympans.
Y’a de quoi se ressourcer, pour continuer le combat, jamais gagné, mais jamais perdu.