"Manifeste est mon sexe, puissante est ma chair et les mots qui célèbrent la force et la joie d’être une Fem-me.
Les Fem-mes c’est le mariage du bas résille et de la botte de combat, de l’escarpin et du poing américain, du manteau léopard et de la haine des types qui viennent te brancher dans la rue. Les Fem-mes se sont faites elles-mêmes avec souvent la rage au bide.
Ensemble, nous sommes puissantes comme un bataillon en marche.
Les armes du sexe faible sont ce qui nous rend fortes de ne pas en user les unes contre les autres, et contre ça on lutte, chevillée à notre sororité.
On collabore et on subvertit, on reproduit et on pourrit de l’intérieur le monde qui nous a faites, on est le vers dans la poutre qui nous nourrit, la fissure dans la clef de voûte de l’édifice qui nous soutient, on est notre propre autodafé.
Fem-me, tu es ta propre fin et tu n’en as pas, tu es l’éternel féminin et son permanent sabotage." Wendy Delorme, Paris, 2008.
Dans les années 1970, certaines féministes discréditent les identités lesbiennes masculines et les identité lesbiennes féminines . Elles attaquent la sexualité « butch-fem » car elles croient , comme les heteros homophobes , qu’elles sont une caricature du couple hétérosexuel.
Ces attaques ont mené à l’homogénéisation de l’apparence des lesbiennes, et à la mode des lesbiennes androgynes, qui se doivent de n’être ni trop masculine, ni trop féminine.
« Vouloir être féminine c’est succomber aux stéréotypes de genre et donc c’est pas bien gna gna gna. ».
Si certaines sont naturellement androgyne de corps et de style, beaucoup de femmes lesbiennes se sont forcées a cette androgynie obligatoire et souvent inadaptée a leur identité, juste afin de se sentir acceptée et reconnue comme étant une " vraie" lesbienne dans leur communauté .
Dans le même temps les médias ont créé l’image des lesbiennes « lipstick » qui s’est diffusée par le biais de la publicité : les "lesbian chic", cf. Dior, Dolce & Gabbana, Diesel , avec des pubs représentant des couples de femmes hyperféminines et érotisées .
"les lesbiennes , c’est deux filles pour le prix d’une"
Certaines lesbiennes se sont réapropriées l’identité lesbians lipstick, et de nombreuses lesbiennes s’y sont identifiées, grâce à la série culte The L world.
C’est dans les années 1980 et 1990 que s’élève une défense et une réhabilitation des identités historiques BUTCH / FEM et de ces modes d’identification (avec Joan Nestle puis les théoriciens queer).
Les mots BUTCH et FEM ne parviennent que dans les années 1990 et 2000 en France, où il n’ existaient que des mots , plutôt péjoratifs, pour les lesbiennes masculines (« camionneuse »), et pour le couple « jules » / « nana ».
Dans les années 1990, avec Trouble dans le genre, Judith Butler réhabilite la dichotomie butch/fem d’un point de vue féministe.
S’identifier comme FEM , tout comme s’identifier comme BUTCH, ou DYKE/GOUINE , ou Lipstick lesbienne , ou GENDERQUEER , ou autre, c’est une identité de genre que l’on se choisi sois-même , dont on est fière. Ce n’est pas les autres qui doivent choisir pour toi.
Mais qu’est -ce qu’une FEM ?
Nos amis de langue anglo-américaine disent FEMME , et nous en France on dis FEM.
Une FEM est une lesbienne.
Une FEM N’EST PAS une lipstick lesbian.
"If I wanted to date someone who looked like a man, I’d find a man. Where are all the lipstick lesbians ?"
Une Fem est une lesbienne qui cultive volontairement une allure féminine mais n’adhère pas à son genre sexuel par sa sexualité.
Elle est rarement vue comme homosexuelle.
"Can’t nobody tell she’s a lesbian because she a femme."
"There are a lot of assumptions about what it means to be femme, However, like most stereotypes this doesn’t fully capture all femme women’s experiences. For example, plenty of femme women have short hair and enjoy sports."
la "HIGH FEM " est une FEM qui joue consciemment avec les multiples expressions de l’extrême féminité, parfois jusqu’à la parodie.
"She’s so high femme, she’s sometimes mistaken for a drag queen."
"You’ll always see the high femme in the dress made for someone considerably smaller and younger." (Leslie Mah)
Certaines FEMS se disent « female-to-fem » (ou « female-to-femme » en anglais), considérant qu’elles ont volontairement transitionné d’un identité lesbienne à une autre, et qu’il y a là un aspect transgenre important.
La sexualité des FEMS
Souvent les gens confondent l’identité de genre FEM avec le comportement sexuel passif/soumis( bottom).
Parce que la FEM est féminine, et la BUTCH masculine, les gens pensent que la FEM est passive sexuellement et que la BUTCH est dominante/active (top) sexuellement.
ça peux être vrai , et c’est cool .
Mais attention, pas toujours !
Renseignez vous bien si vous vous laissez séduire par une FEM ou une Butch , car vous pourriez avoir des surprises !
Il existe des FEM TOP , des FEMs Bottom , des FEMs submissives , des FEMs switch ( les deux ), des FEMs top front the bottom (qui aiment se faire baiser tout en dirigeant elles même les opérations ! ), etc , etc.
Tout comme il existe des Butchs TOP , des Butchs Bottom , des Butchs submissives , des Butchs switch ( les deux ), des Butch top front the bottom …
Les FEMS ne sortent pas forcément avec des BUTCHS, même si c’est le modèle de couple le plus visible , car le plus stigmatisé ( "attention lesbiennes ! ")
Il y existe aussi des couples « fem-fem » et « butch-butch » comme des couples « fem-butch » , des Fems transloveuse etc..
Ci-dessous vous trouverez des liens vers des sites de collectifs de FEM / FEMMES a travers le monde :
Fem GUILD : Femme Guild is a queer feminist collective from Sydney for the promotion of Femme solidarity and visibility.Femme Guild aims to combat Femme-phobia and Femme invisibility and to celebrate Femme pride.
Femme Collective : Femme Collective is committed to creating conferences by Femmes, about Femmes, and for Femmes and their allies. We understand that Femme is more complex than just being a queer person who is feminine ; it is a part of how we interact with and shape our world as queer academics, activists, artists, homemakers, parents, professionals, students, teachers, etc.
Our conferences seek to explore, discuss, dissect, and support Queer Femme* as a transgressive, gender-queer, stand-alone, and empowered identity and provide a space for organizing and activism within Queer communities. We hope to attract people of all genders who are interested in a deeper understanding of Femme identity, culture, and history as well as Femmes interested in learning, teaching, connecting, and building community geared towards social change. Recognizing that queer Femme gender can be constructed independent of and/or intimately connected to biological sex, this conference will build coalition among queer Femmes of every stripe. Taking into consideration the various ways in which Femmes across the country and the world construct Femme based on region, class, race, ethnicity, access and ability, the Femme Collective will strive to create a safe place for open dialogue among a plethora of Femme-identified persons and their allies.
We are dedicated to : creating a Femme-positive environment ; selecting programming to honor differences in ethnicities, physical abilities and gender expressions ; and highlighting the intersection of queer Femme identity with issues of race, class, age, and body. We hope that together we can create a space to explore many of the complexities of Femme identity, including (but not limited to) questions of privilege, invisibility, intersecting identities, class mobility, aging, and the differences between femininity and Femme identity. We hope to contribute to giving voice to queer Femme identity, and to building unity, coalition, and solidarity in and among genderqueer communities.
*We recognize that for many lesbians and same-gender-loving Femmes ’queer’ is not a term that works and that it can often feel alienating and unwelcoming. We want to recognize that language is always imperfect, and make it clear that we use the term as an umbrella to include all of us who identify as Femme within LGBTQIA/SGL and genderphile communities. We are using this term to specifically and intentionally include lesbians and same-gender-loving women as well as
genderqueers, transwomen, and folks of every sex and gender who identify as Femme and see themselves as part of LGBTQIA/SGL and genderphile
communities.
La FEM MENACE : The Parisian Fem Menace is a fem-ale art-ivist group, and a social network of hot, tough, happy and fabulous queer fem-mes !
“We are the pulsating examples of pro-porn theory, pro-sex movement, gender as a social construction, and third-wave feminism as we subversively make Butler and Foucault titillating to the masses with performance, literature, and multi-media installations.
We are the successors of Mata Hari, crossing gender and sexual frontiers fluidly with the batting of lashes and twirling of moustaches, gathering information and influence on all sides. We wield our femininity as a weapon, having gleaned and exaggerated the hidden strengths from deconstructed stereotypes.
We are dedicated to creating community and solidarity by using ‘traditional feminine methods’ of seduction, collaboration, education, and entertaining, hence our habit of the cocktail party as our destination for activism.” Louis(e) de Ville, Paris, 2008
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"Etre fem, c’est connaître tous ces trucs, comment mettre de l’eyeliner dans le métro, marcher sur 12 centimètres de talons et faire tenir tous ses cheveux dans 5 épingles, c’est avoir au moins une culotte de chaque couleur de l’arc-en-ciel pour qu’elle soit toujours assortie à sa tenue. C’est maîtriser tous ces codes, mais leur donner un autre sens. Parce qu’on les a adopté consciemment, en sachant qu’ils avaient été inventés pour nous rendre faibles, on peut en faire une force.
Je suis une espionne, tous les regards sont rivés sur moi mais je suis cachée, je suis invincible car les mecs dans le métro ne connaissent rien de mes légendes, ils ne savent pas les images que j’ai inventées. Les images que j’ai dans la tête, de reines putes, d’héroïnes pornostars, de déesses en talons aiguilles, de guerrières en lingerie.
J’ai gardé les mêmes signes mais j’ai changé le sens. Ils ne se doutent de rien.
Ils ne savent pas que dans ma tête de poupée y a un cerveau, que sous ma mini-jupe il n’y a pas de culotte mais une sexualité à laquelle ils pourront jamais toucher, que j’ai lu plus de livres qu’eux et eu plus d’orgasmes que leur femme." Judy Minx, Paris, 2008
(Des superbes photos de Fems du monde entier !)
Femme queerness is a sustained gender identity, a chosen rather than assigned femininity.
Attirances. Lesbiennes fems, lesbiennes butchs, Paris, éditions gaies et lesbiennes, 2001.
sous la direction de Christine Lemoine et Ingrid Renard, éd. gaies et lesbiennes, 416 p. 45 contributrices (nouvelles, essais, poésie, témoignages, photographies, dessin) de différents pays (France, Allemagne, Japon, Haïti, Brésil, Angleterre, Etats-Unis...) évoquent une réalité de la vie lesbienne : les "féminines" et les "masculines". Au-delà du thème abordé, ce livre intéressera toutes les lesbiennes qu’elles se définissent ou non comme fems ou comme butchs car il est un des rares ouvrages en français à parler du vécu, de la sexualité, de l’identité des lesbiennes et à contribuer à une vraie réflexion. Un livre qui est devenu rapidement une référence.
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