LES BOMBES - Foleffet.com

"Y a tous les genres de filles ici ! A sont assises en cercle avec des tronches comme des pendules, non, des bombes. Des bombes avec des tifs des nichons et des robes. Après cinq minutes que je suis assise là je sais que j’en suis une aussi de bombe. C’est seulement d’ête assise là à faire tout ce qu’a vont faire qui m’empêche d’exploser. Merci Rita qu’a m’a amené ici à temps.
"-Bonjour".
On dirait une star du ciné ! Mince, cheveux longs, des yeux comme des étoiles, lèvres rouges.
"-Je m’appelle Irene. Je suis une victime de l’inceste".
Ma bouche s’en ouvre baba. Une fille comme ça.
"-Ca a commencé quand j’avais, oh, quatre cinq ans, il me caressait (y la tripotait). Quand j’ai eu douze ans, il couchait avec moi trois ou quatre fois par semaine".
Là tout se met à flotter autour de moi. Comme des oies qui s’envolent d’un lac. Je vois les ailes qui battent qui battent j’entend les oies. C’est plusse comme des oiseaux que des oies. D’où qui sortent tellement d’oiseaux. Je vois voler. J’ai l’impression de voler. Je vole. Trés haut, mais mon corps en vas dans le cercle. Precious est un oiseau.
Quelqu’un me tient la main. C’est Rita. Ame masse la main. Je redescends d’ête un oiseau pour entende la jolie fille qui chiale. Je sens maman. Carl, la façon xé genoux sont des deux côtés de mon cou.
La fille dit :
"-Merci de m’avoir écoutée. Elle dit : Cette réunion du mardi soir est faite pour les débutantes. Pour parler et partager votre expérience avec toutes, levez la main.
Je lève la main. Ma main se lève à travers l’odeur à maman, ma main repousse la bite à papa de ma figure.
"-J’ai été violée par mon père. Et battue".
Personne cause que moi.
"-Maman appuyait ma tête entre ses..."
Je peux pus causer. La jolie fille me dit tout bas : "Tu as fini ?" Je dis oui. Elle dit : "Choisis la suivante." Je lève les yeux de mes grolles, des Nike ; y a des filles qui lèvent la main. Je choisis une fille en salopette avec des yeux bleus. J’harponne la main à Rita, j’écoute. J’écoute la fille violée par son frère, j’écoute la vieille violée par son père ; qui s’est pas rappelé jusqu’à ce qu’y meure quand elle avait soixante-cinq ans. Des filles, des vieilles, des blanches, des tas de blanches. La petite soeur d’une fille assassinée par le culte à Satan. Une juive, on avait de la thune à Long Island (Wetchester genre), mon père était un éminent psychiatre pour enfants. Ca a commencé quand j’avais neuf ans. Des filles comme Jermain, je suis lesbienne et j’en suis fière. Mais c’est la seule chose dont je suis fière ; on m’a enfermée à l’asile pendant quatorze ans, le diagnostic c’est que j’étais schizophrène...
Qu’est-ce que j’entends ?
Pendant une heure et demie des femmes causent. C’est possible que ça soye arrivé à tellement de gens ? Moi je sais que je mens pas ! Le culte à Satan je croyais que c’était au ciné. C’est quoi ce monde où qu’on viole des bébés ? Un père casse le bras à sa fille. Y cause gentiment pour qu’on y suce la bite. Ya tous les genres de femmes. Des princesses, des grosses, des vieilles, des jeunes. Un truc qu’on a en commun, je dis pas le grand truc, c’est qu’on a été violées.
Après on sort boire un café. J’étais jamais "sortie boire un café" avant. Rita ame met le bras sul’épaule, je commande un chocolat chaud pasque c’est ce qui me plaît. Une blonde qu’est hôtesse de l’air dit : "Precious ! Quel joli nom !"
Je suis vivante en dedans. C’est un oiseau mon coeur. Maman et papa ont pas gagné. C’est moi qu’a gagné. Je bois un chocolat chaud au village avec des filles - plein de genres de filles qui m’aiment. Comment xa peut se faire je sais pas. Comment que maman et papa m’ont connu seize ans sans qu’y puissent me saquer, comment qu’une inconnue me rencontre et m’aime. Ca doit ête ce qu’y zavaient déjà dans leur poche."