La raison principale qui m’a toujours donnée super envie de travailler avec Dafne, c’est qu’on vient de la même région en Italie, une région oublié par Dieu et les hommes mais surtout les femmes, ou rien ne se passe, mais ou la rigueur et le travail sont les seuls critères de la réussite. Dit comme ça ca n’a pas l’air drôle du tout mais quand on connait Dafne, un elfe du désert, plutôt décalé que organisé, Panda Rebel qui ne veut pas se faire sauver de l’extinction, c’est assez rigolo. Entre nous le slogan est : « Piemonte Forever ! ». Piemonte étant cette horrible et magnifique région, la plus françaises des régions d’Italie :)
C’est probablement parce que on arrive toutes les deux de cette montagne, qu’on s’agite très facilement quand on rencontre quelque chose qui nous plait. Dans un sens, on est des groupies. Mais pas de celles qui le sont mais qui font semblant de rien. Non ! Nous on s’assume, on en est même un peu fières. A chaque fois qu’on aime un concert, on va voir les musiciennes à la fin pour leur dire qu’on les trouve fantastiques. On peut facilement rester quatre heures sous les platines de DJ Chloe. Se faire écraser et asperger de bière par des mecs lourds au live de Peaches. Se prendre des coup de boule au dernier concert des Gossip, alors que ça craint, ils sont devenu super commerciaux et blabla… mais nous on n’en fout, c’est l’adrénaline de la scène remplie de filles qui déchirent, tapent sur des instruments, chantent et crient qui nous fait délirer.
Le festival MOTHER, le nouveau projet de Dafne et de sa complice Noga, s’articule autour de cet esprit d’admiration : réunir un certain nombre de girls bands qu’on adore, qu’on pense aimer, ou qu’on nous a dit sont absolument géniales, pour les voir jouer et jouir ensemble. Se payer le luxe d’une, deux ou trois soirées de concerts avec de la certitude qu’on va bien rigoler back stage. Inviter des meufs qu’on ne connait pas encore, mais que on espère vont se défoncer, danser, trémousser dans le public. Être prêtes à se faire injurier parce que ce n’est pas de la musique, et que toutes ces filles qui crient ça finit par casser les oreilles.
Il faut dire que la nouvelle scène musicale des filles et assez compliqué à cerner. L’industrie musicale ne fonctionnant plus comme avant, c’est-à-dire un aspirateur à vitesse variable, faire un disque et casser la baraque n’est plus un objectif atteignable. L’important n’est plus de devenir une star du rock en roll. Les groupes se forment et s’éclatent en très peu de temps. Les concerts ressemblent souvent a des performances éphémères. La musique n’est pas toujours la chose la plus importante, ni la plus au pont. Mais l’énergie d’être on stage est très forte. Quelque part ça redevient sauvage comme à l’époque des riot girrrls.
La première édition de Mother a eu lieu le printemps dernier à Tel Aviv, pour la raison assez simple que Noga est Israélienne, qu’elle a des bons contacts là-bas et que faire un festival dans un endroit ou il n’y a pas grand-chose à part la guerre, c’est toujours terriblement excitant.
Cette année, dans quelque jours, en fait, elles remettent ça à Londres… et oui la capitale U.K. à deux heures d’Eurostar de Paris ! rien a voir, mais comme on disait chez KTDJ l’autre jour, les voies de Dafne sont toujours mystérieuses.
Attention, le festival Mother n’est pas un concert de Lady Gaga (c’est d’ailleurs en même temps) et ne ressemble pas non plus à Les Femmes s’en Mêlent, version chic du Ladyfest. Il s’agit plutôt d’un projet artistique, une sorte d’expo collectif dans lequel au lieu de photos, vidéos ou sculptures, on montre le travail des musiciennes contemporaines.
Le site du festival est ici
Le site minimaliste de Dafne Boggeri est ici..
To be continued… pour une overview des concerts au programme, check Mother Festival Part2 this Friday on FFF.
MOTHER Festival
London 20, 21, 22 Mai 2010
At the New Empowering Church & Cafe OTO