Reprenons du début : le burlesque au sens français du terme, n’a rien à voir avec le sens anglo-américain auquel fait référence le titre du film qui sort ces jours-ci. Ils auraient d’ailleurs dû nommer le film New Burlesque [1]. Or ce style là, les lesbiennes le connaissent bien.
A Paris, il y a déjà plusieurs années, JULIETTE DRAGON, seule pour commencer et bientôt accompagnée du CABARET DES FILLES DE JOIE faisait le bonheur des lesbiennes faussement effarouchées au Pulp. C’est là aussi qu’on vit débuter LOUISE DE VILLE. Dans un mélange savamment dosé de feu, jonglages, performances, strip-teases... les danseuses-performeuses investissaient la scène souvent de manière interactive.
Au fil des années le spectacle s’est professionnalisé. De salles en salles, de spectacles en shows, d’amateurisme éclairé en vraie petite entreprise, la mécanique strip s’est bien rodée.
Si la figure tutélaire reste encore BETTIE PAGE, le genre s’est détaché peu à peu de ce style marqué 50 pour aborder des horizons plus contemporains, jouant avec les limites de son style.
DITA VON TEESE a certainement contribué à décoller l’image ringarde et vaguement porno qui lui collait à la peau. En fricotant avec les grandes marques telles que Perrier, Wonderbra, Jean-Paul Gaultier, en dirigeant les danseuses du crazy-horse, en organisant différents shows en parallèle avec sa vie sexy-mondaine avec le chanteur transgenre Marylin Manson, elle a été l’agent (provocateur) de la banalisation de l’érotisme bon ton de ses shows chics.
Mathieu Amalric et son film Tournée a fini de démocratiser le genre pendant l’été où il était en compétition à Cannes. Si la critique n’a pas particulièrement encensé le film, grâce à lui le New Burlesque obtenait enfin des temps d’antenne aux heures de grande écoute et Amalric repartait avec le prix de la mise en scène 2010.
C’est maintenant des Etats-Unis que nous vient la dernière mouture de cet increvable serpent de mer qu’est le Burlesque. Cher y joue un rôle non négligeable, en marraine de la très sexy Christina Aguilera qui n’a pas attendu le grand écran pour dévoiler au grand public son corps de rêve et son talent de performeuse.
Ali / Christina se révélera évidemment être une star totale dès qu’elle posera un pied sur scène, après moult péripéties et beaucoup d’amouuur. On ne trouvera rien ici, d’après la bande-annonce, du génie des réalisateurs de Show Girl, Chicago ou Moulin-rouge. On est simplement en présence d’un produit marketing prêt à engranger les deniers via les salles mais surtout via les DVDs et autres produits dérivés. Préparons-nous donc à une déferlante d’adaptations télévisées de mini-strip-teaseuses prêtes à relever le défi pour quelques minutes de gloire.
Face à cette avalanche de déjà-vu (en anglais dans le texte), nous n’aurons qu’un seul cri à la bouche :
"Julieeeettttte, reviens !!!"
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Back to the roots > Louise de Ville @ Pulp :
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Juliette Dragon back @ Pulp :