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QUI SONT ELLES ? MINOU MINOU

mercredi 27 juin 2012, par cha

Nous sommes parties à la rencontre des Collectifs, qui seront à nos côtés le 29 juin pour la soirée GRRRLFRIENDS au Gibus, afin de vous les présenter.


MINOU MINOU

Ambiance détendue ce jeudi 24 mai dans la rue Amelot. Il est 22h, et devant le Panic Room, il y a des filles qui discutent, beaucoup de filles. A l’intérieur, le bar est difficilement accessible et de la musique remonte du sous-sol. C’est la première soirée du Collectif Minou Minou ! Je profite d’une pause clope sur le trottoir, pour leur poser 2, 3 questions.

Nous sommes à votre première soirée, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Vonette : Nous sommes 3, Marilyn, Katia et Vonette. Tout est parti d’une blague il y a 1 mois et demi quand j’ai dit à Katia « oh on devrait faire un collectif ! », il y a eu un blanc et j’ai dit « non tu sais quoi ? on FAIT un collectif ». Tout s’est fait rapidement, on a fait une réu et nous voilà !

Et Marylin dans tout ça ?

Marilyn : On m’a proposé, j’ai dit ouais !

V : Elle a dit oui mais seulement « si je peux mettre des produits sur mes cheveux »

M : Et j’en ai mis..2…différents

Et ce nom « Minou minou » alors ?

M : On voulait associer des trucs qu’on aimait bien comme minou, con-con, gaytho. J’ai d’abord sorti un truc genre « vous reprendrez bien une part de gaytho » qui a été jeté au profit de « minou minou ». je ne le prends pas mal, je formerai un autre collectif au moment ou il y aura scission !

V : Oui on va bientôt se séparer ! de toute façon je suis allergique aux chats !

Comment avez-vous mis en place cette première soirée ?

M : On a fait un gros brainstorming à la première réunion, parce que ce qu’on voulait, c’était faire une soirée participative. Qu’il y ait de la musique, du visuel, faire la promotion de filles gouines qui font différentes choses, dessins, street art, peinture, etc, pour qu’elles puissent s’exprimer à travers la soirée. Une notion participative quoi ! Croiser un peu les disciplines. On était super d’accord sur ce concept.

V : Il va donc y avoir du lancer de javelot, de la natation synchronisée, du macramé…

Katya  : ...du lancer de poids ! En tout cas, tout le monde a un rôle, sans avoir de rôle, on s’entraide.

V : L’idée c’était aussi de ne pas inviter des djettes connues, même si on en connait quelques unes qui sont des potes et qu’elles peuvent venir boire des bières avec leurs copines qui sont bonnes par contre. On a préféré inviter à chaque soirée des meufs qui sortent de nulle part, parce qu’on a envie que le paysage musical soit large et différent. Pour ce soir par exemple, c’est la première soirée, donc c’est à priori quand même important, mais on ne s’est pas demandé ce qu’on allait passer comme son, chacune passe ce qu’elle veut et c’est bien comme ça !

M : Une soirée bon enfant et pluridisciplinaire.

Votre soirée se passe le jeudi..pourquoi pas le week-end ?

M : La plupart des filles font déjà des soirées le week-end ! Donc les gens attendent le week-end avec impatience, et d’un coup avec une soirée le jeudi, c’est la libération ! L’apéro du jeudi comme les étudiants, la vieille école..

K : Je travaille le vendredi en plus, et c’est chiant pour moi de changer mon planning !

V : Et puis c’est une soirée gratuite, dans le centre de paris, c’est pas all night long, les filles peuvent venir danser ou boire un verre, même pour 1h.

Une chanson « minou minou », ce serait quoi ?

M : The lovecats de The Cure

K : Samourai pizza cats, c’est un dessin animé ! les gens qui sont nés dans les années 80 et qui ont regardé les dessins animés jusqu’à très tard connaitront !

V : Je ne sais pas trop mais ce serait un truc plutôt hip hop.

Comme la soirée qu’on fait ensemble se passe la veille de la gay-pride, j’ai envie de savoir ce que la gay-pride représente pour vous ?

V : On n’a pas forcément le même avis sur la question. J’ai passé toute mon enfance à la faire pour rigoler et montrer à ma mère et ma grand-mère comment je m’habillais, le fait que c’était cool et qu’on y allait avec mes copines. Pour moi, c’était faire la fête, mais avec le temps et plus je vieillis, plus ça a une importance revendicative. D’autant plus que cette année, nous avons un gouvernement qu’à priori on aura choisi, je pense que c’est hyper important d’y aller, d’être super nombreuses et super nombreux, mais surtout qu’il y ait de plus en plus de filles et que les gouines soient représentées.

M  : Oui il faut qu’il y ait de la visibilité et c’est bien qu’il y ait la gay-pride, après c’est plus sur le concept. Les pd et les gouines ne sont pas que des gens de la nuit avec des plumes dans le cul. On a les mêmes devoirs que les gens mais pas les mêmes droits, c’est inadmissible. Il y a des gens qui se font agresser parce qu’ils sont gays, il y en a qui se suicident parce qu’ils sont gays, il y en a qui se font jeter de leur famille parce qu’ils sont gays, donc ils ne le disent pas au boulot, pas à leur famille parce que ça peut être compliqué. Je ne trouve pas ça festif comme vie, parfois, et qu’à la manifestation il y ait un peu de musique d’accord mais il faut surtout des slogans, des banderoles et arriver comme t’es, comme chez Mc do ! T’arrives pas nécessairement habillé en drag king ou drag queen ! T’arrives comme t’es tous les jours au boulot. Il y a des gens à qui tu dis que tu vas à la gay pride et qui te demandent en quoi tu te déguises, je trouve ça lamentable, pathétique, horrible. Moi ça me rend triste alors je ne vais pas défiler. Je ferai la soirée pour représenter. La marche je ne peux plus, une fille seins nues qui me siffle dans l’oreille ça me gonfle, et puis c’est trop le carnaval ! On est stygmatisé par notre sexualité, c’est pas une raison pour être over sexualisé pendant la marche et ne miser que sur ça. Je ne pense pas à ma sexualité tous les jours, je pense d’abord à qui je suis et ça ne se résume au fait que je couche avec des filles.

K  : Il y a le côté festif que j’apprécie, parce que c’est toujours sympa de se retrouver tous ensemble que tu connaisses les gens ou pas, à faire la fête le même jour pour une bonne raison. Ce qui me dérange, c’est pas le fait qu’il y ait des gens avec des plumes dans l’cul qui se baladent, parce que si ils ont envie de le vivre comme ça c’est leur droit. Le problème, c’est qu’il n’y a que ça qui est représenté et quand les gens hétéro allument TF1 ou n’importe quelle chaine d’ailleurs, ils tombent que sur ces personnes là, alors qu’il y a quand même beaucoup d’autres gens derrière qui sont là pour défendre des droits. C’est donc pas tant les gens qui y participent mais plutôt ce qui en ressort pour les gens qui n’y participent pas. Après ça m’éclate de pouvoir boire une bière à 15h dans les rues de paris avec de la musique ! Mais il n’y a pas assez de filles, c’est un gros problème à la gay pride ! Si vous m’entendez les filles, il faut sortir un peu, parce que c’est sympa d’être maquée et d’être tranquille à la maison, mais c’est bien de rencontrer d’autres filles aussi !


Minou Minou sur fb

Le graphisme et les visuels de Minou Minou sont réalisés par Katya ! On retrouve son travail et ses créations (t shirt, sacs and co) >>> ICI !


10 messages
  • Vive Minou minou !

    Mais pas d’accord avec K sur la dernière phrase... moi à la Pride, je suis 1000 fois plus contente de me faire représenter par des folles aux plumes et autres gadgets dans l’cul plutôt que par les "pseudo-normaux" des associations inter-entreprise, et autres groupes hétero-normés... et cela à tous les niveaux : politique, artistique, musicale, capillaire... Et surtout face aux rudes spectateurs de TFone : "We are here, we are queer and we are not going to shopping !"

    • ..on aura beau faire ce qu’on veut, qu’il y ait 3 plumes ou du Wagner, si les trouducs veulent en voir et ne montrer que ça aux autres trouducs, tu pourras rien y faire ! Faut voter goudou au JT !

      Mais si les trouducs finissent par se foutre et accepter les plumes et des paillettes comme elles sont, c aussi tout benef pour ceux et celles qui n’en mettent pas CQFD

    • Totalement d’accord avec anarco_yu : il est vraiment étrange et limite dangereux votre discours sur la gaypride...d’aucuns tenaient les mêmes propos il n’y a pas si longtemps : http://www.francesoir.fr/actualite/...

      La gaypride c’est du rose, des plumes dans le cul, des seins à l’air, des torses épilés, tatoués, percés, poilus, du sexe, de la sueur, de la danse, de la convivialité, du politique, de la musique, de l’extravagance, du réservé... La gaypride ce n’est pas de la gaudriole, non...c’est encore aujourd’hui le seul moment de l’année où 500 000 personnes toutes différentes les unes des autres peuvent se rassembler dans les rues pour montrer à la société ce qu’elles ont de commun : elles sont toutes traitées de manière inégalitaire et victimes de discriminations.

    • ..le jour où chacunE de nous sera capable du respect et de la tolérance que l’on revendique, on pourra au moins se vanter donner l’exemple. On n’est guère crédible à réclamer des droits en droit, qu’on ne les accorde en principe.
      Etre exclu par quelques tiers imbéciles, ou ne regarder que ce qui nous sépare plutot que ce qui nous réunit, est juste le début de la xénophobie.

      S’il fallait qu’on entre touTEs dans quelque norme que ce soit, la GP n’aura plus lieu d’être, et pas pour les meilleures raisons !

      Il est incohérent de vouloir une chose et son contraire. Maintenant l’évolution de la société suit son cours, à chacun de balayer devant sa porte.

      - - C - - Q - - F - - D - -

    • A ce dernier commentaire j’aurais envie de répondre avec les mots de Judith B. :

      "People have asked, so what are the demands ? What are the demands all of these people are making ? Either they say there are no demands and that leaves your critics confused, or they say that the demands for social equality and economic justice are impossible demands. And the impossible demands, they say, are just not practical. If hope is an impossible demand, then we demand the impossible — that the right to shelter, food and employment are impossible demands, then we demand the impossible. If it is impossible to demand that those who profit from the recession redistribute their wealth and cease their greed, then yes, we demand the impossible."

      Ce que traduit veut plus ou moins dire : "Les gents ont demandé, donc quelles sont les exigences ? Quelles sont les demandes que toutes ces personnes expriment ? Soit, ils disent, il n’y a aucune revendication ce qui laisse vos critiques sans issue, ou sinon ils disent qu’exiger l’égalité sociale et la justice économique est une demande impossible. Et les demandes impossibles, disent-ils, ne sont simplement pas pratiques. Si l’espoir est une demande impossible, alors nous exigeons l’impossible — que le droit à un abri, nourriture et de l’emploi est une demande impossible, alors nous demandons l’impossible. S’il est impossible d’exiger que ceux qui profitent de la récession, redistribuent leurs richesses et abandonnent leur avidité, alors Oui, nous exigeons l’impossible."

    • La digression est le propre de toute bonne discussion..

      Exiger des droits auprès de ceux qui les ont et ne les partagent pas tombe bien dans le sens JB : une partie veut une chose et l’autre son contraire. La loi des forces règne et l’énergie (ou la dynamique) fait avancer les choses.

      Exiger des droits après de tiers qu’on ne respecte pas soi-même est dénué de raison et sans sens, ou du moins circulaire (donc personne n’avance parce que toute le monde se fout de ce qui n’a pas de sens).. C’est comme demander l’abolition de l’esclavage en laissant échapper qu’on cache son petit personnel gratos dans le placard.. hic

      Alors défiler à la GP pour demander le droit au respect des différences en ne tolérant pas celles qui s’y trouvent (voire n’y voir que et finir par n’être obsédé que par ça !!), c’est juste débile. Alors en effet autant se terrer chez soi, comme ça les plumes et les paillettes feront le boulot, et on n’aura plus qu’à râler de mauvaise foi !

      Sinon on se bouge le Q et les neurones bordel, on emmerde les TdC et tout le monde ira dans le bon ! Et puis qu’on s’emmerde soi même d’être con parfois (ce que je fais perso très très très bien !) et ayons le droit d’être contradictoire zut !

      Voilà comment conclure "vulgairement" et son contraire mdr

    • Ne vous étonnez pas tous et toutes qu’il n’y ai que rarement des end qui osent exprimer fort et clair un avis sincère si elles se font aussitôt tirer dessus.
      Les termes que vous utilisez, entre "discours dangereux" et "xénophobie" sont décidément beaucoup plus extrêmes et l’utilisation que vous enfaites est scandaleux pour toutes les fois ou de vrais propos xénophobes et dangereux sont tenus.

      À bon entendeur.

    • il n’y a pas de vrais ou de faux propos xénophobes, il n’y a que des propos +/ - graves.
      l’étranger n’est pas uniquement celui qui vient d’un autre pays. juger ce qui est étranger à soi-même ou à ce que l’on connait ou croit connaitre, est par définition de la xénophobie.


      << Nul n’est désespérément plus esclave que ceux faussement convaincus d’être libres >>

      ..c’est pas grave

    • Et le Chihuahua, qu’est-ce qu’il dit le Chihuahua ?